Au travail : savoir discerner les cas de radicalisation
Publié le 19 novembre 2022 | Dernière mise à jour le 23 avril 2024
La radicalisation est le « processus par lequel un individu ou un groupe adopte une forme violente d’action, directement liée à une idéologie extrémiste à contenu politique, social ou religieux qui conteste l’ordre établi sur le plan politique, social ou culturel ».
La radicalisation djihadiste d’une personne peut, notamment, mettre en danger le climat social de l’entreprise et, surtout, la sécurité des personnes et des biens au sein ou hors de l’entreprise.
La radicalisation jihadiste doit être clairement distinguée de l’expression légitime du fait religieux en entreprise.
Les 3 critères cumulatifs de la radicalisation violente sont :
– Un processus marqué par des ruptures comportementales ;
– L’adhésion à une idéologie extrémiste ;
– L’adoption de la violence (risque de passage à l’acte, soutien, apologie).
Caractérisation des situations de radicalisation
Les entreprises en général sont objectivement exposées à la menace terroriste.
La caractérisation des situations de radicalisation repose sur un faisceau d’indices.
Exemples :
– Rupture avec les collègues de travail, repli sur soi ; clivage exacerbé hommes / femmes ; nouveaux comportements identitaires, interdits (alimentaires, musique, etc. ) étendus à l’entourage ;
– Discours complotistes, antisémites,… ; légitimation de la violence pour défendre une cause ; hostilité pour motif religieux ; apologie du terrorisme ; menaces, etc.
– Prosélytisme en vue de radicaliser son entourage au sein de l’entreprise ; fréquentations de sites Internet extrémistes, lecture de documents djihadistes, fréquentation d’autres individus susceptibles de radicalisation, etc.
– Reconnaître les signes de la radicalisation violente (site de la Direction générale de la sécurité intérieure)
Les moyens d’action du chef d’entreprise
L’employeur, tenu d’assurer la santé et la sécurité de ses salariés et des tiers, a l’obligation d’évaluer les risques et de prendre les mesures nécessaires, étant entendu que la prévention de la radicalisation ne relève pas de la responsabilité de l’employeur au titre de son obligation générale de sécurité.
Après avoir apprécié le cas du salarié dans sa globalité, en tenant compte du contexte et en confrontant son point de vue avec d’autres cadres de l’entreprise, le dirigeant peut déclencher un signalement aux autorités compétentes.
Maître-mot de ce type de situation : le discernement.
- Ne pas s’arrêter à un seul indice mais apprécier un faisceau d’indices ;
- Rapprocher les comportements observés d’une personne avec le contexte où elle évolue ;
- Avoir le réflexe du signalement : une obligation morale et citoyenne.
Le chef d’entreprise fait alors part de doutes objectifs et il appartient à l’Etat seul de vérifier la pertinence du signalement.
– Action interne à l’entreprise : face à une telle problématique, entre en jeu l’utilisation des règles disciplinaires, du règlement intérieur et des réglementations spécifiques (PIV, transports, sécurité privée, …).
– Action externe à l’entreprise : l’employeur a la possibilité — tout comme ses employés — de signaler aux autorités, dans le cadre d’un dispositif mis en place par le Gouvernement, un individu dont il estime que son comportement est inquiétant.
Les sites Internet dédiés et spécialisés
On peut accéder au formulaire de signalement en ligne et obtenir des conseils pratiques sur les sites suivants :
https://www.interieur.gouv.fr/contact/signaler-personne-radicalisee
https://www.dgsi.interieur.gouv.fr/nous-contacter-radicalisation]
– Télécharger le Guide interministériel de prévention de la radicalisation
En savoir plus :
Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR)
Plan national de prévention de la radicalisation
Dispositif territorial de prévention de la radicalisation violente
Les cellules départementales de lutte contre l’islamisme et le repli communautaire
Loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République
Face aux dérives sectaires au sein de l’entreprise : Comment réagir ? Qui alerter ?