Application des règles du détachement de travailleurs salariés dans les transports terrestres (routier et fluvial)
Publié le 8 juillet 2016 | Dernière mise à jour le 16 février 2020
Le décret n°2016-418 du 7 avril 2016, qui s’inscrit pleinement dans le cadre prévu par les directives européennes relatives au détachement, poursuit trois objectifs :
– préciser les formalités adaptées aux entreprises de transport terrestre qui détachent des salariés sur le territoire français ;
– faciliter l’accès des travailleurs détachés à l’information sur leur situation ;
– renforcer l’efficacité des contrôles pour mieux lutter contre les fraudes au détachement.
Concrètement, les nouvelles règles, inscrites dans le Code des transports (articles R.1331-1 à R.1331-8 ) et qui sont entrées en vigueur le 1er juillet 2016, sont les suivantes :
- Les formalités imposées aux entreprises étrangères de transport routier et fluvial sont adaptées par rapport à celles prévues dans les autres secteurs : la déclaration exigée par le Code du travail, qui doit être établie préalablement à chaque opération de détachement de salariés sur le sol français, est remplacée par une simple « attestation de détachement » d’une durée de validité maximale de six mois, pouvant couvrir plusieurs détachements successifs. Les obligations déclaratives sont également réduites afin qu’elles soient adaptées à la situation des entreprises.
- Les contrôles sont facilités et l’information des salariés améliorée, en prévoyant qu’un exemplaire de l’attestation de détachement soit remis au salarié détaché et conservé obligatoirement à bord du moyen de transport (véhicule ou bateau). L’attestation de détachement comme le contrat de travail font ainsi partie des documents de bord pouvant être demandés par les agents de contrôle. Par ailleurs, l’entreprise étrangère devra désigner son représentant en France, lequel devra conserver et communiquer aux services de contrôle une série de documents pendant la période de détachement du salarié et jusqu’à 18 mois après.
- L’obligation de vigilance et la responsabilité du donneur d’ordre sont étendues au destinataire, qui est partie au contrat de transport. Pour tenir compte de toutes les configurations territoriales propres au contrat de transport, le destinataire de la prestation de service pourra, lorsqu’il est la seule partie établie en France, être alerté par les agents de contrôle d’irrégularités préjudiciables au salarié : non-paiement du salaire minimum ou encore conditions d’hébergement indignes. Le destinataire du contrat sera alors tenu aux mêmes obligations que le donneur d’ordre.
En savoir plus :
Consulter les pages, traduites en plusieurs langues, du site du ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer :
– secteur du transport routier ;
– secteur du transport fluvial.